La faune du Massif Central

Le Massif Central est le plus vaste massif du territoire français : il occupe près de 15% de sa surface en s’étendant sur près de 85 000 km², englobe onze départements et abrite la plupart des volcans du pays. Le Massif Central date d’environ 500 millions d’années, mais certains monts, notamment volcaniques, sont plus récents. C’est un espace très diversifié, possédant une grande variété de biotopes, c’est-à-dire de lieux de vies écologiques donnés hébergeant un ensemble d’êtres vivants (faune, flore, champignons et micro-organismes). La convergence et l’influence des milieux océanique, méditerranéen et continental font du Massif Central un sanctuaire très riche de biodiversité, notamment en termes d’espèces animales. Aujourd’hui, l’ensemble forme une sorte de corridor écologique entre la péninsule Ibérique et l’Europe continentale.

Les interventions anthropiques, c’est-à-dire humaines, ont également joué un rôle dans la constitution de la faune du Massif Central. L’Homme a en effet introduit certaines espèces, dont les marmottes ou les chamois, sur les sommets volcaniques, mais en a décimé d’autres, notamment l’aigle royal, la loutre ou le busard cendré. En 1983, l’établissement des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) ont permis l’inventaire de certaines espèces animales remarquables. Des mesures de protection ont permis à la fois la recolonisation naturelle et l’augmentation de population de certaines espèces, notamment les rapaces comme le grand-duc, le faucon pèlerin ou le vautour fauve.

La faune du sol

De nombreuses espèces de mammifères cohabitent dans le Massif Central. L’un des plus grands mammifères de la zone demeure le cerf : il peut effectuer des bonds jusqu’à quinze mètres de long et d’une hauteur de trois mètres. En septembre a lieu sa période de reproduction : pour cela, il utilise sa brame, c’est-à-dire son cri spécifique pour attirer les biches. C’est un animal solitaire, tout comme le sont les individus mâles des mouflons corses ; ces animaux très actifs vivent dans les milieux secs et caillouteux du Massif, notamment sur le Mont-Dore et le Puy Mary.

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Depuis que des mesures de protection ont été mises en place, certaines ont même réapparu sans intervention anthropique, comme le campagnol des neiges, la genette ou le castor, présent notamment dans les vallées de l’Allier et de la Sioule. Les grands prédateurs sont également de retour. C’est le cas des lynx, ainsi que des loups, qui apparaissent progressivement dans les secteurs sud du Massif Central, entraînant des inquiétudes grandissantes chez les éleveurs. Ces derniers ne sont pas seulement préoccupés par les prédateurs, mais aussi par la prolifération d’autres mammifères : certains de petites tailles, les mulots, les campagnols, les taupes et les belettes, et d’autres dont les dégâts sont plus spectaculaires, comme les sangliers et les chevreuils.

Enfin, de nombreux petits animaux peuplent le sol du Massif Central, comme des rongeurs et plus d’une quinzaine d’espèces de reptiles : les plus répandus sont les lézards, mais on peut également retrouver des tortues comme la Cistude et des serpents, dont certains sont venimeux (la vipère péliade). Une vingtaine d’espèces d’amphibiens se partage aussi le territoire, même si la plupart est aujourd’hui fortement menacée d’extinction

La faune céleste

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Les cieux du Massif Central abritent une grande variété d’espèces animales. Parmi celles-ci, on compte des rapaces comme le milan royal et les faucons pèlerins, mais aussi des rouges-gorges, des rossignols ou des papillons. Le Massif Central compte une grande diversité de chauves-souris : on en dénombre près d’une trentaine en région Rhône-Alpes, dont certaines sont menacées comme le petit rhinolophe. L’Auvergne n’est pas en reste : elle abrite des chauves-souris d’altitude, notamment la grande Noctule et les Sérotines bicolores et de Nilsson.

Certaines espèces, comme les pics noirs, les merles et les grands-ducs (désormais protégés) sont dites montagnardes : on les retrouve notamment autour des monts volcaniques. Sur les hauteurs, au-delà de 1 200 mètres d’altitude, les oiseaux deviennent migrateurs et partent cycliquement à la recherche de climats plus doux. L’aigle botté, par exemple, revient dans le Massif Central au printemps après une hibernation plus au sud.

La faune aquatique

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Le Massif Central fourmille également de cours d’eau, de lacs et d’étangs où se développe une riche faune aquatique de poissons, carnassiers et saumons atlantiques. Ces derniers se font rares ; leur population est passée de 30 000 à environ un millier d’individus et leur extinction a été évitée de justesse grâce à des mesures de protection. La loutre a aussi failli disparaître, mais est désormais présente dans quatre départements où elle se nourrit d’un régime carnivore et vit dans les enchevêtrements de racines au bord des cours d’eau. Les brochets prolifèrent dans le Massif Central, grâce à la présence d’herbiers qui est nécessaire pour leur reproduction et leur survie. La qualité de l’eau des rivières du Massif Central permet aussi la survie de certaines espèces comme les écrevisses à pattes blanches.