Faire le choix d'une alimentation sans pesticide

Un pesticide est une substance chimique développée pour éliminer les nuisibles dans les exploitations agricoles et ainsi, protéger les récoltes. On en distingue quatre sortes : les herbicides, qui ont pour but d’éliminer les mauvaises herbes qui empêchent les cultures et les autres végétaux de se développer normalement ; les insecticides, qui éradiquent les insectes responsables de la destruction de certaines cultures car ils les dévorent ou y pondent ; les parasiticides, qui ont pour mission d’éliminer les vers parasites dans les champs et les exploitations agricoles ; et enfin, les fongicides, développés pour tuer les microchampignons et micro-organismes responsables de la pourriture, nocive pour les récoltes.

Les pesticides ont été développés pour protéger les cultures des quatre menaces évoquées ci-dessus, qui mettaient en péril les récoltes et donc, l’alimentation humaine. Ces substances chimiques bénéficient de moyens importants en termes de recherche et de développement et sont donc constamment améliorés ; les nouvelles versions sont de plus en plus performantes. Ils sont aussi largement utilisés : tous les ans, ce sont 4,6 millions de tonnes qui sont pulvérisées, soit près de 146 kilos par seconde. En termes de volume absolu, la France se place au troisième rang mondial et au premier rang européen.

Les ravages sur la biodiversité causés par les pesticides

L’utilisation massive de ces pesticides n’est bien sûr pas sans conséquence pour la nature ; par définition, ils ont pour but de neutraliser les nuisibles grâce à leurs éléments chimiques, ils sont donc nocifs pour tout être vivant sur leur chemin. S’ils sont lourdement pulvérisés sur les récoltes, seuls 10% de ces molécules chimiques atteignent effectivement leur cible, c’est-à-dire les plants cultivés en eux-mêmes ; le reste se répand dans les sols, les eaux et l’air, faisant subir à l’environnement des attaques chimiques répétées qui, à terme, nuisent gravement à l’écosystème et donc à la biodiversité. Environ 700 substances polluantes différentes ont été retrouvées dans les eaux européennes, terrestres ou marines ; les pesticides sont des éléments volatils, qui se déplacent très facilement et se propagent bien au-delà des cultures pour lesquels ils sont destinés.

L’exemple le plus flagrant de la nocivité des pesticides sur l’écosystème est celui des abeilles, et du déclin vertigineux de leur population ces dernières années. Les abeilles domestiques assurent la pollinisation des plantes entre elles et sont cruciales pour la reproduction de près de 80% d’entre elles ; or, elles sont amenées à butiner des plantes traitées aux pesticides, et la concentration de ces derniers fait qu’une très petite dose suffit à les contaminer. Cette exposition leur inflige des retards de développement et des pertes d’orientation, ce qui peut amener à l’effondrement de ruches entières et, par ricochet, à la perturbation durable de tout l’écosystème. Les conséquences néfastes sont nombreuses : les abeilles participent indirectement à la propagation des molécules toxiques en pollinisant les fleurs traitées, tandis que ces mêmes fleurs peuvent développer leurs propres insecticides par réaction chimique.

Comment opter pour une alimentation sans pesticide ?

En réaction à ces cultures lourdement traitées, s’est développée l’agriculture biologique, c’est-à-dire une agriculture durable qui a pour but de produire de la nourriture de façon pérenne en respectant et en valorisant les ressources naturelles et l’environnement. Elle représente environ 6% des terres cultivées en Europe. Cette méthode privilégie les méthodes de production agricole et alimentaire qui préservent un niveau élevé de biodiversité et de bien-être animal, notamment en favorisant la diversité des exploitations, en gérant différemment les sols et en utilisant des semences certifiées biologiques. Les produits chimiques de synthèse, dont font partie les pesticides, voient leur usage limité, quand il n’est pas tout simplement interdit ; l’agriculture biologique s’oppose aux cultures chimiquement traitées, pour proposer aux consommateurs une alternative plus naturelle et plus respectueuse du cycle naturel.